Élevage

Ferme Haebig à Balschwiller

La sortie d’exploitation validée !

Publié le 08/11/2020 | par Jean-Michel Hell

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Nicolas Haebig sur ses parcelles situées entre Balschwiller et Ammertzwiller.
Jean-Michel Hell
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Dans leur projet, la gestion sera informatisée afin de faciliter le suivi des veaux au quotidien.
Jean-Michel Hell

Le dossier concernant la sortie d’exploitation de la ferme Haebig à Balschwiller a connu une avancée majeure. Il a été validé début octobre par les services de l’État. Un arrêté préfectoral qui a réveillé certaines oppositions.

À l’étroit au cœur du village sundgauvien, Marie et Nicolas Haebig projettent de s’installer dans des locaux plus fonctionnels sur un nouveau site leur appartenant. Leur projet est d’agrandir leur cheptel et de rentrer 496 veaux en deux fois sur une semaine pour les sortir 26 semaines plus tard. La gestion et le suivi des veaux seront informatisés afin de faciliter le quotidien. Le projet a pris du retard en raison des craintes de certains riverains (PHR du 30 août 2019 et 17 janvier 2020). Pour autant, le dossier a suivi son cours normalement. « Il a été attaqué juridiquement par ce collectif d’habitants. Mais, et nous le savons depuis le début, nous n’avons aucune crainte car nous savons que nous avons toujours respecté la loi. Nous avons néanmoins dû le présenter au Conseil départemental de l’environnement des risques sanitaires et technologiques (CODERST). Ce qui est rare pour un dossier agricole puisqu’en général, ce sont des dossiers industriels qui y sont traités. Là, nous avons donc eu un avis favorable. Et l’arrêté préfectoral a été publié le 8 octobre dernier », explique Nicolas Haebig.

Sauf que cette publication a réveillé les rancœurs et les oppositions. Entre le collectif des habitants et les municipalités (de Balschwiller et de Buethwiller, notamment) qui auraient aimé être tenus au courant, la famille Haebig se retrouve une nouvelle fois dans toutes les discussions. « Nous avons suivi toutes les règles. Nous espérions cet avis favorable. Nous l’avons ainsi que le permis pour exploiter le bâtiment. En théorie, nous pouvons maintenant passer à l’étape suivante. Mais, nous sommes également conscients que cela ne plaît pas à tout le monde. Nous avons déjà un an de retard. On devait rentrer le premier lot de veaux cet hiver », ajoute Nicolas Haebig. Le couple a également découvert dans les pages locales de la presse quotidienne régionale un article sur le sujet avec les avis de tout le monde. Sauf le leur. « On ne nous a même pas contactés », s’agacent Marie et Nicolas Haebig.

Une solution alternative ?

Le couple a toujours été ouvert au dialogue. C’est dans cet état d’esprit qu’avec la municipalité de Balschwiller des échanges se sont tenus pour évoquer une solution alternative pour sortir de cet engrenage. « Nous sommes propriétaires de parcelles situées à la sortie de Balschwiller en direction d’Ammertzwiller. Là, il n’y a pas d’habitations proches. Mais le terrain est gelé en raison de projets routiers qui datent de plusieurs dizaines d’années. Nous attendons de l’administration et du Préfet du Haut-Rhin la possibilité de débloquer ce terrain. Cette solution serait un moindre mal. Mais, tant que nous n’obtenons pas de réponse positive, nous considérons évidemment que notre permis de construire reste d’actualité sur le site envisagé », prévient Nicolas Haebig. Il s’emporte également quand il découvre dans la presse qu’on veut lui imposer un autre site, nommé « plan C », éloigné de sa ferme actuelle et de ses terres. « Et sans nous demander évidemment si un tel projet serait financièrement pertinent pour nous », s’emporte l’éleveur. Et sur des terrains qui ne lui appartiennent pas.

« Depuis le début, ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est que nous avons toujours respecté la réglementation. Et certains poursuivent leur combat idéologique contre nous. Nous le répétons. Notre projet n’est pas de faire une ferme usine robotisée mais une ferme d’élevage de 500 veaux », poursuivent Marie et Nicolas Haebig. Ils terminent actuellement leur récolte de maïs alors que les semis de blé ont été faits dans de bonnes conditions. « Nous continuons de travailler malgré la situation sanitaire et malgré les oppositions. Il est simplement regrettable de constater qu’aujourd’hui, ici comme ailleurs, on veut mettre les paysans le plus loin possible des villages et des habitations », conclut Nicolas Haebig.

 

Vincent Dietemann : « Nous sommes aux côtés de la famille Haebig »

Président du canton de Dannemarie de la FDSEA, Vincent Dietemann soutient évidemment la famille Haebig dans son projet professionnel. Il s’étonne de la longue procédure en cours : « Il est difficile de comprendre que l’administration puisse être attaquée par de simples citoyens sur des réglementations en vigueur. Depuis le début, les éleveurs ont respecté la loi. Le dossier est en ordre. Il a pris du retard pour des raisons idéologiques. C’est vrai dans le cas présent comme sur d’autres sujets. Le monde agricole ne sait parfois plus comment faire pour continuer d’avancer. À chaque fois, même en respectant ce que la loi lui demande, on peut le mettre en difficulté ». Comme les Haebig, le syndicat souhaite l’apaisement dans ce dossier. « Mais, il faut qu’il avance. On parle de la pérennisation d’une exploitation, d’une entreprise. Évoquer d’autres pistes est intéressant si elles sont faisables juridiquement et administrativement », conclut Vincent Dietemann.

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