Vignerons indépendants d’Alsace
Redoubler de créativité commerciale
Vignerons indépendants d’Alsace
Publié le 13/04/2020 | par DL
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Pendant le confinement, le Synvira s’efforce de retranscrire les notes administratives et réglementaires à l’adresse des vignerons pour les rendre plus accessibles et préparer les esprits à la reprise. En attendant, il est possible de vendre en étant créatif. Et en respectant bien sûr tous les « gestes barrières ».
Depuis le début du Covid-19, les ventes à la ferme (en mode drive) explosent. Hélas, les vignerons indépendants, adeptes de la vente au caveau, ne peuvent surfer sur cette tendance lourde de la consommation « car il est impossible de recevoir du public », rappelle Alain Renou du Synvira dans son « flash info Covid-19 » hebdomadaire. Même si le caveau de vente peut rester ouvert, souligne notamment la rubrique FAQ (foire aux questions) de chambres-agriculture.fr. Conséquence, de nombreux vignerons redoublent d’imagination pour préserver la consommation à domicile. Ils ont pris des initiatives, annoncé la poursuite de leur activité commerciale sur les réseaux sociaux, avec possibilité de commande par Internet, livraison à domicile ou retrait en drive improvisé, vente et livraison à domicile et organisation de tournées… Les cavistes, eux aussi, font preuve d’imagination. À Sélestat, un caviste s’est associé à un brasseur pour optimiser les livraisons.
S’associer avec un fermier pour du dépôt-vente de vin
Il est néanmoins possible de faire preuve d’une grande créativité commerciale en cette période si particulière du confinement. Dans sa rubrique Foire aux questions, l’APCA (Chambres d'agriculture France) rappelle qu’il est possible de « créer un point de livraison éphémère sur la voie publique ». Un vigneron pourrait donc accueillir un point de livraison éphémère. Nombre de caveaux de vignerons constituent d’ailleurs des points de retrait de paniers AMAP (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) car « les ventes en AMAP peuvent également se poursuivre ». Et réciproquement, des vignerons peuvent s’associer à des fermes pour du dépôt-vente de vin car il est possible de se regrouper pour de la vente directe. Mais les autorités semblent extrêmement sourcilleuses à toute éventualité de regroupement.
C’est l’époque des asperges et bientôt des fraises. Hélas, « les cueillettes ouvertes ou libres ne sont pas autorisées en raison de l’interdiction de rassemblement et des mesures de confinement », en revanche, « la vente directe de fruits récoltés par les exploitants et les salariés est, elle, autorisée, dans le magasin de vente à la ferme ». D’une manière générale, les points de vente à la ferme ou en collectif entrent dans la catégorie « Autres commerces de détail alimentaires et magasins spécialisés », et font donc partie des commerces qui peuvent rester ouverts.
La vente directe poussée vers le drive et les livraisons
Privés de nombreux marchés, les producteurs en vente directe se réorganisent, vers des points de vente éphémères, le drive et les livraisons à domicile. Les grands gagnants de cette période de confinement sont les magasins de proximité, l’e-commerce et le drive. La vente directe ne concerne qu’un agriculteur sur cinq, selon Agreste, en 2010. Le réseau Bienvenue à la ferme, avec ses 45 drives fermiers, a vu le nombre de commandes hebdomadaires passer de 80 à 240-280. Le panier moyen est passé de 45 à 80 €. Le site de regroupement de commandes La Charrette est une start-up qui organise des tournées de livraisons pour les agriculteurs : il organise trois tournées supplémentaires de livraison avec plus d’une centaine de producteurs qui ont rejoint cette communauté.
De son côté, La Ruche qui dit oui, une start-up qui fédère des points de collecte collectifs d’agriculteurs, propose également de la livraison à domicile et aux agriculteurs de livrer. Sur son activité historique, ces dernières semaines, le panier moyen a progressé de 40 %. Elle observe une progression de 89 % des clients présents lors des distributions.
(source Agra Presse)