Région Grand Est
Des aides « ciblées » pour la viticulture
Région Grand Est
Publié le 04/07/2020 | par Nicolas Bernard
Le 25 juin, la Région Grand Est a présenté son dispositif de soutien financier pour la viticulture alsacienne, fortement fragilisée par l’épidémie de Covid-19. Jusqu’à 7,7 millions d'euros d’aides directes, dont une partie investie par le Civa, pourraient être débloqués pour soutenir les actions qui seront décidées et mises en œuvre par la profession.
Après la crise, le rebond. Durement impactée par la crise du Covid-19, la viticulture alsacienne se cherche un second souffle. Alors que le début d’année 2020 laissait augurer une reprise encourageante des ventes, cette dynamique fragile s’est écroulée comme un château de cartes. L’heure est maintenant à la reconstruction pour une filière indispensable au dynamisme économique et à l’attractivité de l’Alsace. Consciente de ces enjeux, la Région Grand Est se mobilise pour apporter un soutien financier « direct » à la viticulture alsacienne. Le 23 juin, son président, Jean Rottner, sa vice-présidente, Pascale Gaillot, ainsi que deux conseillers alsaciens de la collectivité, Patrick Bastian et Laurent Wendlinger, ont répondu à l’invitation de la profession au domaine Jacques Bauer et Fils, à Herrlisheim-près-Colmar. Négociants, coopérateurs, producteurs, indépendants, interprofession, la « famille » viticole alsacienne au grand complet était présente par l’intermédiaire de ses présidents respectifs. « Nous souhaitions dire à l’ensemble de la profession que la Région est là, à leurs côtés, avec des aides financières directes », explique Jean Rottner.
Préparer la « mutation viticole » des prochaines décennies
Ce plan de soutien d’une ampleur « inédite » pourrait atteindre les 7,7 millions d’euros (M€), en intégrant l’engagement financier du Civa dans ce plan de rebond « massif ». Dans un premier temps, la Région s’engage à verser 1 M€ pour soutenir les actions commerciales (aides à l’export, promotion, salons professionnels, etc.). Un montant qui viendra s’additionner au 1,50 M€ injecté par le Civa dans le cadre de son plan Rebond post-Covid. Viendra ensuite une aide potentielle d’1 M€ pour accompagner les entreprises viticoles sur la formation initiale et continue, sur l’export par exemple, ou sur l’installation. « Nous portons un regard bienveillant, mais aussi exigeant, sur les exploitations viticoles. Pour nous, il est essentiel d’être bien formé si on veut faire ce métier d’une part, mais aussi si on veut se développer commercialement. On ne peut pas développer ses marchés exports n’importe comment, il faut un minimum de pré-requis », estime Jean Rottner. Viennent ensuite 4 M€ d’aides supplémentaires, dont 2 M€ provenant de fonds européens, qui seront destinés à l’accompagnement de l’œnotourisme (200 000 €) et au soutien des investissements qui devront « accélérer la transition environnementale et numérique » de la viticulture. « Nous devons préparer la mutation de la profession viticole sur les prochaines décennies. Nous devons voir les choses sur le long terme », justifie le président de la Région Grand Est.
« Le vignoble alsacien est à un tournant »
Ce soutien financier est évidemment salué par la profession viticole alsacienne. Pour le président de l’Association des viticulteurs d’Alsace (Ava), Jérôme Bauer, les propositions faites par la Région répondent à un « réel besoin ». « La réponse est à la hauteur de nos attentes. » Pour le président du Civa, Didier Pettermann, ces aides « très ciblées » vont obliger la profession à « se retrousser les manches ». « Nous n’avons de toute façon pas le choix. Nous avons devant nous un vrai projet d’envergure, celui de se relever de cette crise, de gagner, et de reconquérir les marchés que nous avons perdus. C’est un pari sur l’avenir. À nous de nous retrousser les manches. » Jean Rottner complète : « Politiquement, le vignoble alsacien est à un tournant. Cette crise peut favoriser une accélération positive de ce mouvement. Peut-être que la profession a attendu un peu trop longtemps pour être capable de se dire les choses. Désormais, les gens se parlent et c’est très bien. Avec des solutions, ça sera encore mieux. Et ça, c’est la responsabilité des professionnels, cela ne m’appartient pas. »
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